mardi 31 août 2010

Teleperformance « New Way » en France : redressement ou sabordage ?

Communiqué de presse - SUD-PTT - 30 août 2010
La direction de Teleperformance prétend dans la presse « préserver des emplois » en France avec le nouveau chiffrage de leur PSE du 18 août 2010. En fait, leur projet est bien de réussir à se débarrasser d’1 emploi sur 3 en deux ans : l’entreprise Teleperformance France devrait passer de 8700 emplois début 2009 lors de la fusion, à 5800 fin 2010, pour « sauvegarder la compétitivité du Groupe ».
Selon ces patrons, si les licenciements massifs programmés cet automne sont bloqués par une trop forte résistance des salariés, voire des interventions judiciaires ou politiques, la filiale historique de ce Groupe français serait même menacée d’une fermeture prochaine. Ils veulent organiser deux plans sociaux dans la même année, avec 1250 suppressions d’emplois à la clé, et martèlent une seconde fois que la survie de l’entreprise en dépend. Se préparent-ils déjà à refaire le même chantage l’année prochaine ?
Alors que filiale française alimente en contrats plusieurs filiales étrangères, au bénéfice d’un Groupe qui fait des millions de bénéfices, c’est au Groupe Téléperformance d’assumer sa « responsabilité sociale », car ses dirigeants sont évidemment les commanditaires directs de toutes ces opérations.
Le passage de 8700 salariés en 2009, à 5800 salariés fin 2010 ne serait-il ainsi qu’une étape ?
Malheureusement, beaucoup le laisse présager… Pour redresser la production en France, Teleperformance prétend aujourd’hui vouloir tout miser sur « un service hautement qualitatif » présenté sous le label Platinium : pourtant, dans le même temps, leur Plan Social supprime intégralement la fonction d’ « animateurs-qualité » dans 2 des plus gros centres voués à rester productifs en France (Toulouse et Orléans) : la réalité de leur projet est si éloignée des beaux discours de vitrine qu’on se demande qui ils croient ainsi réussir à duper ! Les donneurs d’ordre SFR, Orange ou Bouygues Telecom, comme leurs usagers dont les appels sont traités dans ces centres, finiront bien – eux - par voir la différence.
SUD a toutes les difficultés à croire qu’il y ait, derrière ce nouveau PSE, un « projet industriel » un tant soit peu crédible… Un autre projet, bien sûr, que la promotion auprès du marché français du meilleur rapport qualité-prix des « solutions délocalisées » au Maroc et en Tunisie. Quand Téléperformance aura besoin de cette main d’œuvre de « conseillers clients très qualifiés » qu’elle veut vendre sous le labelPlatinium, préfèrera-t-elle faire appel à des salariés précaires en France ou à des salariés qualifiés outre-Méditerranée ? Il est insultant pour tous les travailleurs - ici comme là-bas - de faire croire aux uns qu’ils conserveraient, tout naturellement, le monopole de la qualité, et aux autres qu’ils resteraient cantonnés aux tâches les plus simples. L’évolution du monde industriel depuis des décennies a bien montré le caractère mystificateur de ce type de discours. Les multinationales recherchent la qualité à bas coût, et Téléperformance sait bien convaincre un client de « la meilleure solution ».
Le syndicat SUD demande aux dirigeants du Groupe Téléperformance de confirmer ou d’infirmer officiellement la menace de fermeture de la filiale française.
Le syndicat SUD exige une visibilité complète sur le business du groupe en France.
Le syndicat SUD exige que les dirigeants du Groupe assument leurs responsabilités dans un plan qu’ils affirment indispensable à la « sauvegarde de la compétitivité » du Groupe Téléperformance.
Le syndicat SUD exige le maintien des centres et des emplois en France, et dans le pire des cas, des indemnités à la hauteur des moyens du groupe.
Contacts Presse :
Issam BAOUAFI, Délégué Syndical Central SUD UES Teleperformance France : 06 84 04 30 33
Joël MANCERON, Délégué Syndical Central SUD Teleperformance Centre-Est : 06 09 84 53 56
Thierry ARQUE, Délégué Syndical Central SUD Teleperformance Grand Sud : 06 08 92 54 27

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire